Le festival du Vivre ensemble est désormais inscrit à l’agenda des rendez-vous culturels au Mali. L’évènement, porté par une organisation de jeunes de Tombouctou, accorde une place importante aux femmes qui sont présentes dans son organisation dès la première édition en 2016.
« Unis dans la diversité ». C’était le thème de la 5e édition du festival du Vivre ensemble, qui a tenu en haleine la ville de Tombouctou du 29 janvier au 1er février 2021. Pour la deuxième fois, le festival s’est tenu au monument de la paix, érigé sur le site qui avait abrité la « Flamme de la paix », célébrée par le président Alpha Oumar Konaré et ses invités prestigieux en 1996 pour marquer la fin de la rébellion de 1990.
L’édition de cette année a été confrontée à plusieurs défis parmi lesquels la crise sanitaire, l’interdiction des manifestations regroupant plus de 50 personnes, l’acheminement des artistes et du matériel de sonorisation et la sécurité des participants et du site du festival.
Comme à l’accoutumé, le festival a répondu aux attentes des populations venues nombreuses au lancement, bravant l’insécurité et la peur des rues peu éclairées pour venir renforcer les liens entre les communautés, dansant au son de la guitare de Songhoy Blues ou de Kader Tarhanine.
Un festival ouvert aux femmes
Les femmes étaient présentes dans toutes les activités, arborant leurs coiffures traditionnelles, dansant, chantant, posant des questions sur la santé de la reproduction au stand du projet DEBBO ALAFIA ou achetant de produits locaux aux stands voisins, quand elles ne sont elles-mêmes pas exposantes.
Selon Salaga Maiga, président du festival, « les femmes jouent un grand rôle dans la mise en œuvre du festival ». « Elles ont assuré à elles seules l’hébergement des invités et l’accueil des participants du festival. Elles assurent également la gestion de la restauration. Elles sont présentes même sur le podium en assurant l’animation des soirées de concert en tandem avec les hommes. Le festival du vivre ensemble, c’est 60% de taches exécutées par des femmes », ajoute-t-il.
Les femmes entrepreneures étaient majoritaires à la foire commerciale du festival, réalisant un bon chiffre d’affaires durant les 3 jours d’activités. Kadidia Bagno Wangara, promotrice de l’entreprise Soubasour Patisserie, salue cette occasion qui leur est offerte par le festival du vivre ensemble. Non seulement elle a l’occasion de faire la promotion de sa jeune structure, mais aussi grâce à cette participation l’entreprise a réalisé un bon marché. « Elle nous a également motivé à avoir de nouvelles stratégies pour satisfaire le besoin de nos clients, redynamiser le marché afin d’atteindre nos objectifs. Mais également promouvoir la gastronomie traditionnelle et la culture tombouctienne», a déclaré la jeune entrepreneure.
Peut encore mieux faire pour les femmes
Même si le festival du Vivre ensemble accorde une place importante aux femmes dans l’organisation, la présidente du bureau régional de la Cafo, Madame Niamoye Dorinthié, estime que la direction du festival pouvait mieux faire avec une plus grande implication des organisations des femmes. « Les femmes sont des actrices de premier plan dans la cohésion sociale, l’éducation et la promotion de la culture de Tombouctou. La promotion des droits des femmes, de la formation et de la culture de la paix passe par une plus grande implication des femmes », explique-t-elle.
Kadida Wangara, participante, recommande pour sa part une augmentation du nombre des participants et une plus grande promotion des jeunes entrepreneurs, particulièrement les jeunes femmes. Elle suggère également la gratuité de la participation pour permettre une participation des jeunes entrepreneurs de toute la région. « Cela permettra de créer des liens de collaboration avec les autres entrepreneurs et également renforcer la cohésion sociale et le Vivre ensemble au Mali ». Au directoire du festival de prendre note pour les prochaines éditions.
un article de www.benbere.org