L’éducation sexuelle bien que présente dans le programme scolaire reste un véritable tabou les sociétés maliennes. La santé de la reproduction et les méthodes de planification familiale ne sont pas évoqués dans les familles.

La ville de Tombouctou est une ville historiquement musulmane avec des us et coutumes fortement inspirées de l’islam. Nous avons ainsi une société très conservatrice qui ne donne pas l’occasion aux enfants de parler de sexualité avec leurs parents.

Parler de sexualité aux jeunes en classe

Lors des séances de causerie-débats organisées par le projet  » sensibilisation en ligne des jeunes sur les SRPF ( santé reproductive et planning familial) » dans les classes de 9ème années et dans des classes de lycées dans plusieurs établissement de Tombouctou, nous avons pu comprendre que les jeunes avaient très peu de renseignement sur le sujet.

 » Ici, on ne nous parle pas beaucoup de la sexualité, même si nous voyons cela en biologie, on ne nous parle pas comme vous le faites » confie une jeune élève de 9ème année. En général, la sexualité apparait dans le programme enseigné en 6ème année, dans une leçon de biologie sur les maladies sexuellement transmissibles.

Certains ont fait reprendre plusieurs fois aux sensibilisateurs les explications sur la menstrue et son rôle dans la reproduction alors que d’autres sont restés muets tout en écoutant avec précaution.

Il est indéniable que les jeunes ont besoin d’une éducation sur la santé de la reproduction pour non seulement se mettre à l’abri de grossesses non désirées, mais aussi se protéger des maladies sexuellement transmissibles.

Éducation sexuelle = débauche pour les parents

Si les coutumes traditionnelles voient l’éducation sexuelle comme une incitation à la débauche, la réalité est tout autre. Les jeunes ont la possibilité de partager entre eux des informations ( qui peuvent être fausses) sur la sexualité avec la prolifération des téléphones portables et l’accès à internet.

Les organisation non gouvernementales ( ONG) et les projets comme DEBBO ALAFIA sensibilisent les jeunes et forment les enseignants sur la santé de la reproduction pour mettre un frein à la divulgation des fausses informations sur la sexualité mais aussi permettre aux jeunes d’échapper aux conséquences d’une sexualité précoce et non protégée.

L’éducation sexuelle a besoin d’intégrer les familles, avec des discussions mère-filles, ou père-fils dès la puberté pour le bien-être de l’enfant et de sa famille.

Cet article entre dans le cadre du projet  » Sensibilisation en ligne des jeunes sur les SR/PF » financé par le programme Debbo Alafia Phase 2, un projet financé par l’Ambassade des Pays-bas au Mali et exécuté par le consortium AMSS, AEN, ASDAP et CAEB dans les régions de Tombouctou, Gao, Ségou et Menaka.

Article ecrit par la blogueuse Tunbutu Woy

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