Au Mali, parmi les sujets qui ne sont pas faciles à aborder figure la sexualité. Bon nombre de parents ne jugent pas nécessaire d’en parler avec leurs enfants. Un sujet tabou.

Parler de sexualité reste un tabou dans la plupart de nos communautés. Ce qui pousse bon nombre de jeunes à aller s’abreuver d’informations douteuses, d’images pornographiques sur Internet, car n’ayant personne avec qui aborder ces questions extrêmement intimes.

Selon les tendances, il est mal vu de parler de la sexualité quel que soit l’âge. Pourtant, les conséquences de ce manque d’informations sur la sexualité sont nombreuses.

  1. Les grossesses précoces

Pour les filles n’ayant pas reçu d’éducation sexuelle, le risque d’une grossesse précoce est grand. De fait, elles ne connaissent pas leur corps et ne sont pas surtout aptes physiquement à enfanter, s’exposant ainsi à de nombreux dangers. Beaucoup de ces filles découvrent tardivement leur grossesse et le cachent. Ce qui conduit souvent aux avortements clandestins.

L’éducation sexuelle permet d’éviter ce genre de situation. Ces jeunes filles comprendront, à travers l’éducation, les changements hormonaux s’opérant, mais sauront où aller pour une meilleure prise en charge.

  • Les grossesses non désirées

A cause du manque d’informations sur la sexualité, les jeunes filles se retrouvent avec une grossesse non désirée. En général, elles n’ont pas accès à l’information sur les moyens de contraception et n’ont aucune idée des risques liés à une grossesse non désirée, à savoir la déscolarisation, la marginalisation, le rejet de la famille, le risque de perdre la vie pour celles qui tentent d’interrompre clandestinement leur grossesse.

  • Les infections sexuellement transmissibles

Nombreux sont les jeunes qui n’ont aucune idée de ce que sont réellement les infections sexuellement transmissibles. Les jeunes y sont pourtant exposés. Sans communication sur leur vie sexuelle, ils ne sauront pas comment se protéger.

Pour Mme Sy, ancienne professeure d’éducation familiale dans une école fondamentale, les jeunes ont besoin d’assistance et d’accompagnement dans leur évolution. Lorsqu’ils sont dans la phase de puberté, leur corps subit de nombreux changements auxquels ils ne s’attendaient pas. Ils ont le plus souvent des questions à poser mais n’osent jamais par pudeur ou par peur de se faire indexer.

« C’est très dangereux, car à défaut de la bonne information ils sont exposés aux fausses informations dans les rues ou sur les sites pornographiques, ajoute-t-elle. C’est pour cela que les cours d’éducation familiale et d’éducation sexuelle, actuellement délaissés dans nos écoles, sont importants. Ils permettront aux jeunes de prendre des décisions éclairées concernant leur sexualité en connaissance de cause. L’éducation sexuelle permet surtout aux jeunes de se préparer pour leur future vie de couple ».

Le sujet de la sexualité des jeunes ne devrait plus être un tabou. Elle doit être soulevée dans les familles, les établissements scolaires ainsi que les établissements médicaux.

Nous devons créer des espaces afin d’animer des causeries-débats et aussi conduire des activités de sensibilisation auprès des enfants et des jeunes pour les éduquer à la santé sexuelle et reproductive. Cela permettra aux jeunes d’apprendre à connaitre leur corps, de mieux s’assumer et savoir faire face à un éventuel problème.

Il faudra faciliter l’accès au centre médical pour permettre aux jeunes d’avoir des informations sûres auprès des spécialistes en la matière. Mais, surtout, il faudrait que les parents assument la pleine responsabilité de l’éducation sexuelle de leurs enfants.

Un article ecrit par Fatimata Touré dans le cadre de la campagne digitale de SankoréLabs « Sensibilisation en ligne des jeunes sur les SR/PF » financé par le programme DEBBO ALAFIA PHASE 2 de Tombouctou dont AMSS assure le lead à Tombouctou.

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